INSOLITE : Des écailles de poissons pour remplacer le plastique ! Erik de Laurens a trouvé une bonne
alternative au plastique : il confectionne des objets entièrement conçus
à partir d'écailles de poissons
Pléthore de
produits naturels ont des caractéristiques insoupçonnées ou qui ont été oubliées avec le
temps et le développement industriel. L’une des plus célèbres inventions
de ce dernier est d’ailleurs devenue un véritable fléau : le
plastique.
Pratique et résistant – à tel point que, lorsqu’il n’est pas
biodégradable, il met des centaines d’années à complètement disparaître, il est surtout néfaste pour l’
environnement (et parfois même pour la santé). Une réalité qui a fini par amener
certains pays comme l’Italie à interdire la vente de sacs
non-biodégradables et de nombreux Etats à prendre de nouvelles mesures
pour encourager le
recyclage.
Pourquoi toutefois ne pas trouver un moyen de remplacer purement et
simplement le plastique, une fois pour toutes, par un produit plus
écologique ?
Diplômé du
Royal College of Art (
Grande-Bretagne), Erik de Laurens semble avoir mis le doigt sur une
idée de génie. Il consacre tout son temps à un projet bien particulier :
substituer au plastique des… écailles de poissons ! Baptisé « Fish Feast
» (littéralement, le « festin de poissons »), ce dessin trouve sa
source dans un voyage en Afrique du Sud au cours duquel il avait accepté
de créer des objets pour la cantine d’une école primaire de Cassar (Le
Cap).Ont ensuite été confectionnés un
distributeur d’eau et des gobelets à partir d’écailles de poissons.
Moyennant quoi l’aliment principal du repas traditionnel sud-africain,
le cape kedgeree, a été non seulement consommé mais aussi en partie recyclé. De retour au pays, le futur ex-étudiant en design a pris conscience que l’industrie de la pêche en Europe jette des quantités astronomiques d’écailles de poissons à la poubelle.Une gabegie d’autant plus attristante qu’il n’est pas le premier à avoir démontré leurs propriétés exploitables.
« Dans
d’autres parties du monde, comme le Bangladesh, les Philippines et le
Cameroun (NDLR : où elles servent notamment à produire du collagène, de
la gélatine et des cosmétiques), les écailles de poissons sont vendues
par tonnes », souligne-t-il.
Erik de Laurens a trouvé de quoi assouvir ses nouveaux
desiderata chez un poissonnier local de
Brixton (
Londres).
Après avoir
soigneusement lavé les écailles, il les teint – histoire de mettre un
peu de couleur(s) dans ses idées – puis les traite sous fortes chaleur
et pression. Ce produit 100% naturel se suffit à lui-même, le matériau
n’ayant même pas besoin de liant pour tenir.Outre les objets précités, Erik de
Laurens a conçu des lunettes de plongée et de vues, en attendant
peut-être que son matériau ne gagne le secteur du bâtiment. La
perspective est à envisager, car en plus d’être résistant à la chaleur
et ignifuge, celui-ci peut
« durer pour toujours s’il est entretenu avec soin », précise le
designer. Dans le cas contraire, ses produits ont toujours l’avantage d’être entièrement biodégradables ou compostables.
Erik de Laurens ne l’ignore pas : prometteur, son travail
« conteste la définition commune de l’industrie ». Il
sait aussi que, pour s’imposer, son alternative a besoin d’être
soutenue financièrement. C’est encore là que le bât blesse, le coût de
production étant aujourd’hui trop élevé. Une fois cet obstacle levé, ça
devrait toutefois se bousculer au portillon.
Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]