LES EXPRESSIONS FRANCAISES :Ménager la chèvre et le chou Signification : Ménager des intérêts contradictoires.Origine : Afin de mieux comprendre les origines de cette expression française qui remonte au XIIIème siècle, il faudrait commencer par définir les termes qui la composent selon le
dictionnaire de l’époque. Le verbe
ménager prend ici le sens de prendre soin mais le contact de
la chèvre et du chou serait plutôt rare du moment que l’animal en question serait élevé généralement dans les régions sèches. Selon certaines interprétations donc,
ménager la chèvre et le choux viendrait plutôt d’un jeu supposé machiavélique consistant pour un paysan de faire traverser une rivière
un loup, une chèvre et un chou avec une barque ne pouvant transporter qu’un seul élément à la fois et il ne faudrait pas laisser côte à côte et seuls, le loup et la chèvre ou la chèvre et le chou. L’homme devrait donc commencer par le transport de la
chèvre, revenir à vide pour transporter le
chou et le déposer pour reprendre la chèvre et ne pas la laisser près du chou, ramener plutôt le lion et le déposer près du chou en laissant la chèvre à sa place, finir par repartir à vide chercher la chèvre sans s’inquiéter du bon voisinage un lion et du chou. C’est pour cette raison que
ménager la chèvre et le chou serait synonyme de trouver une solution pour que chacun des protagonistes soit satisfait de l’arrangement établi.
Cette expression française serait largement employée dans le milieu de la politique.Exemple d’utilisation : Il n’est pas franc, c’est un monsieur cauteleux, toujours entre le zist et le zest, il veut toujours
ménager la chèvre et le chou. (M. Proust : A la recherche du temps perdu.
Manger (bouffer) les pissenlits par la racineSignification : Être mort et enterré.Origine : Expression française du milieu du XIXème siècle qui se baserait sur trois métaphores pour décrire la mort. La première image serait celle évoquée par le terme
racine qui impliquerait l’idée de renversement, à savoir le fait que le mort soit sous terre pour n’avoir accès qu’aux
racines des plantes. Le choix du
pissenlit ferait peut-être allusion à ce que cette plante pousserait davantage dans les milieux humides comme ceux des tombes fraîchement retournées. Pourtant, certains auteurs tenteraient d’expliquer le choix du
pissenlit par le fait qu’il contiendrait le verbe
« pisser » et il aurait existé auparavant une autre expression dans le même sens à savoir
« pisser sur la tombe de quelqu’un ». Le verbe
« manger » quant à lui, va exprimer l’idée de destruction.
Exemple d’utilisation : Gavroche a ses jeux à lui, ses malices à lui dont la haine des bourgeois fait le fond ; ses métaphores à lui ; être mort, cela s’appelle
manger des pissenlits par la racine. (V. Hugo : Les misérables)
Expressions françaises synonymes : casser sa pipe, prendre (donner) un bouillon de onze heuresSource : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]