Une compagnie bretonne vient de signer le bon de commande. Vous serez bientôt débarrassé du mal de mer car ce ferry ailé vogue au-dessus des vagues.
Détourner la physique. Les pilotes connaissent un truc et vous pas : l’effet de sol. C’est cette masse d’air qui est coincée sous les ailes quand un avion vol bas et le retient en l’air compliquant les opérations d’atterrissage. La société américaine Regent a décidé de s’en servir pour faire voler des navires. Des gros, assez polluants qui en plus font beaucoup d’aller-retours. Les ferrys. En les rendant électriques et volants, on réduit les émissions et la consommation…
Mi avion, mi bateau. En créant le Seaglider, les Américains ont ajouté des ailes pourvues d’hélices à leur esquif lui même équipé d’hydrofoils. Grâce à ces derniers, l’embarcation va sortir de l’eau et ainsi s’extraire de la houle qui freine le navire et provoque le mal de mer. Une fois au large, la poussée des rotors fera le reste du travail en amenant l’appareil à flotter sur son « coussin » d’air jusqu’à destination. Le gain est flagrant : le Seaglider va six fois plus vite qu’un ferry traditionnel, avec une vitesse de pointe de 290 km/h et autant d’autonomie. De quoi faire Cherbourg-Portsmouth en 40 minutes au lieu de 3 heures actuellement. À cette vitesse, il n’y a que le Brexit qui semble lointain.
Priorité à l’environnement. Étant électriques, ces navettes vont considérablement réduire les émissions de CO2 du transport maritime qui réchauffent les eaux et repoussent la faune océanique. Et pas besoin de modifier les ports existants, les Seagliders pourront utiliser les terminaux actuels. Deux arguments qui ont tapé dans l’œil des Français de Brittany Ferries. Alors que la conception commence à peine, la compagnie maritime bretonne a passé commande d’appareils pour neutraliser ses émissions. « Nous sommes particulièrement heureux de nous impliquer maintenant, a déclaré le directeur Frédéric Pouget, car cela peut amener des enjeux réels et des applications potentielles aux réflexions de l’entreprise tôt dans la conception ». Les Seagliders transporteront donc jusqu’à 150 passagers à travers la Manche dès 2028, avec des batteries longues distances. Mais des appareils plus petits seront livrés en 2025, parfaits pour rejoindre les îles anglo-normandes. Devoir apprendre à voler, voilà qui va faire des vagues chez les capitaines.