Sciences & Environnement : Les abeilles préfèrent les quartiers pauvres[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Les abeilles sont deux fois moins nombreuses qu'il y a vingt-cinq ans de l'autre côté de la Manche.Le constat émane de chercheurs de l’Université de Leeds
(Grande-Bretagne) qui se sont intéressés à la localisation des essaims autour de la métropole britannique.Dirigés par le D
r Mark Goddard, leurs investigations ont
consisté en l’« examen » de six jardins implantés dans deux zones surburbaines de Leeds. Elles ont débouché sur la rédaction d’une étude relayée par nos confrères du
Telegraph et finalement révélé que les quartiers pauvres de la ville ont été environ deux fois plus « visités » que les quartiers favorisés.
« Nous devons faire davantage de recherches afin de déterminer exactement pourquoi, mais cela pourrait être en rapport avec le type de fleurs que les gens font pousser dans les zones riches », a confié M. Goddard au quotidien britannique. Et d’ajouter : « Ils ont tendance à avoir de plus grands jardins, mais aussi à utiliser un grand nombre de plantes massives qui ne procurent pas beaucoup de richesses aux pollinisateurs ».Régulatrices majeures de la
biodiversité, indispensables à notre survie, mais menacées pèle-mêle par les
OGM, les parasites, le frelon asiatique (en particulier en France), l’utilisation par trop abondante de substances toxiques comme les pesticides et selon toute vraisemblance les ondes des téléphones portables, les
abeilles voient leur population diminuer de façon perpétuelle depuis plusieurs décennies à l’échelle mondiale
(NDLR : elle a par exemple baissé de moitié outre-Manche au cours des vingt-cinq dernières années).
Et si elles sont paradoxalement de plus en plus nombreuses dans les villes, les travaux des experts de
l’Université de Leeds font donc état de disparités suivant les quartiers.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Moins se fier aux apparences pour préserver l’écosystèmeLes dits-experts suggèrent que de petits changements sur la façon d’entretenir les jardins pourraient avoir des conséquences non négligeables sinon importantes sur l’état des stocks, par exemple tolérer davantage les mauvaises herbes, les trèfles et les pissenlits, mais aussi laisser
« plus de terrains en friche qui fournissent de la nourriture et des abris pour les abeilles », précise M. Goddard. La bourrache, la lavande et le lilas sont par ailleurs recommandés pour nourrir les apidés, tandis que les dahlias et les géraniums, aussi appréciés des jardiniers en herbe soient-ils, les éloigneraient.
Le bonheur des uns faisant souvent le malheur des autres, les oiseaux seraient quant à eux moins présents dans les contrées plus modestes, préférant les zones huppées au sein desquelles les arbres sont plus nombreux.
« La recherche portant sur d’autres types de faunes tend à montrer que vous obtenez une plus grande diversité végétale et d’oiseaux dans les zones riches », confirme M. Goddard, selon lequel « un statut économique et social élevé peut néanmoins avoir un impact négatif sur les abeilles ». Aux particuliers qui peuvent s’en prévaloir de penser aussi à elles, dans leur intérêt, et de moins se focaliser sur l’image. La sauvegarde d’une espèce absolument fondamentale pour l
’écosystème dans son ensemble ne justifie-t-elle pas de s’affranchir du carcan de la perfection visuelle ?
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