Sciences & Techniques : Clinatec, la "magie" des nanotechnologies au service des tétraplégiques à Grenoble[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le laboratoire Clinatec développe un programme qui, grâce aux nanotechnologies, devrait permettre d’agir directement sur le cerveau des patients notamment tétraplégiques.Un laboratoire grenoblois est en train de développer un programme qui, grâce aux nanotechnologies, devrait permettre d’agir directement sur le cerveau des patients. Une technique qui pourrait bien, à terme, permettre à un tétraplégique de marcher ou à un dépressif de changer
d’humeur, par exemple. Baptisé
Clinatec, le laboratoire soutenu par le Commissariat à
l'énergie atomique (CEA) et le CHU de Grenoble a obtenu cet été l'accord de l'Agence nationale de sécurité du médicament pour procéder à ses premiers essais sur l'homme après environ cinq ans de recherche. Pour l’heure, le laboratoire se compose, à son rez-de-chaussée, de six chambres et d’un bloc opératoire à l'accès ultra-sécurisé sur la presqu'île scientifique de Grenoble.
Les premiers essais débuteront dans un ou deux mois, sous le contrôle d’une soixantaine d'ingénieurs, médecins et biologistes spécialisés dans les nanotechnologies. Des patients volontaires se prêteront ainsi à
"l'un des projets les plus prometteurs" du laboratoire, intitulé
"interface cerveau-machine", annonce son directeur François Berger, professeur en biologie cellulaire. Le programme consiste en fait à implanter à la surface du
cerveau d'un tétraplégique un minuscule boîtier contenant des électrodes.
Les micro-puces enregistreront l'activité cérébrale et la transformeront en mouvement via un bras ou une jambe robotisés. Plus concrètement, cela signifie que lorsque la personne handicapée souhaitera lever le bras les signaux électriques cérébraux qui sont captés par le boîtier seront traités par un logiciel qui enclenchera le bras articulé. Les premiers essais, réalisés sur des singes et des cochons enfermés dans un
étage du bâtiment,
"n'ont montré aucun effet secondaire", affirme François Berger. Mais ces études restent top secret.
Soigner d'autres maladies telles que Parkinson
En parallèle, les chercheurs travaillent à la miniaturisation des
composants utilisés dans la neurostimulation cérébrale. Mise au point il y a une vingtaine d'années par l'un des artisans de
Clinatec, le neurochirurgien Alim-Louis Benabid, cette technologie permet, grâce à l'envoi d'une fréquence électrique dans certaines zones du cerveau, de faire disparaître les tremblements de certains parkinsoniens (seulement 5 à 10% d’entre eux en raison des nombreuses contre-indications).
"L'enjeu aujourd'hui est d'affiner les zones du cerveau excitées grâce à des électrodes plus petites mesurant moins d'un millimètre, afin d'être plus efficace et de soigner d'autres maladies", explique M. Berger.
Sans vraiment les nommer, il parle ici des dépressions et les troubles du comportement. Néanmoins, ces prouesses de technologie ne font pas l’unanimité. Ainsi, le collectif grenoblois Pièces et main d'œuvre avait rassemblé, lors de l'inauguration de
Clinatec en janvier 2012, une centaine de manifestants qui dénonçaient une nouvelle "
porte ouverte vers la production de robots humains". Pour ce groupuscule,
"la tyrannie technologique" et l'absence de transparence des expériences de Clinatec sont
"un pas de plus vers "l'homme-machine", toujours plus performant et compétitif".Sources : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]