Énergie solaire : la cellule photovoltaïque autocollante est née !Par Quentin Mauguit, Futura-Sciences
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Dorénavant, il existe une méthode pour produire des cellules
photovoltaïques à couches minces flexibles ayant le même rendement que leurs homologues rigides. Leur coût de production ne devrait pas être plus élevé, puisque les galettes de silicium de départ sont réutilisables.Des cellules photovoltaïques à couches minces rigides peuvent désormais être transférées sur des supports souples, le tout sans perte de rendement ! Cette opération
nécessite un peu de nickel, de l’eau, un ruban en polymère et de l’adhésif double face. Voici le mode d’emploi à suivre. Il a été approuvé pour les cellules en silicium amorphe.Les
panneaux solaires présentent deux inconvénients majeurs : ils sont lourds et surtout rigides, ce qui limite fortement leurs possibilités d’utilisation. En réponse à ces problèmes, des
cellules photovoltaïques dites à couches minces ont vu le jour. Grâce à leur faible épaisseur (quelques dizaines de µm d’épaisseur), ces structures ont l’avantage d’être flexibles et légères, mais uniquement si elles sont construites sur des
substrats présentant les mêmes caractéristiques.
Problème : les matériaux requis pour un substrat doivent avoir une surface homogène, résister à de hautes températures et
ne pas réagir avec certains produits chimiques entrant dans la
fabrication d’une cellule photovoltaïque. Malheureusement, le candidat idéal n’a pas encore été trouvé. Les chercheurs et les industriels ont donc dû modifier leurs procédés de fabrication, tout en sachant que leurs
produits flexibles allaient perdre en efficacité par rapport aux éléments rigides.
Des chercheurs de l’université de Stanford menés par
Xiaolin Zheng ont trouvé comment concilier flexibilité et rendement.
L’idée est simple : pourquoi ne pas d’abord construire les cellules photovoltaïques à couches minces sur un substrat rigide, puis ensuite les transférer sur un matériau souple ?
Le
protocole à suivre vient d’être publié dans la revue
Scientific Reports. Le produit final n’est autre qu’une cellule souple qui peut être appliquée sur différents supports non-homogènes (feuille de papier, dos de téléphone portable,
toit de
voiture, etc.) à la manière d’un autocollant. Le tout sans perte de rendement !
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ligne a : des cellules photovoltaïques à couches minces (TFSCs, thin-film solar cells) ont été produites sur une galette de dioxyde de silicium (SiO2)rigide. Elles peuvent désormais être séparées de leur support et devenir souples (à droite). Le substrat initial peut alors être réutilisé (au milieu).
Ligne b : des cellules souples ont été collées sur différents supports comme un téléphone portable (à gauche), une
carte de visite (au centre) et une vitre (à droite).Transfert de cellules photovoltaïques : mode d’emploiLe substrat de base de la cellule mince transférable est une galette (ou
wafer) de dioxyde de
silicium (SiO
2)
sur laquelle est déposée une couche de nickel de 300 nm d’épaisseur. Cette opération terminée, la construction de l'unité productrice de courant peut se poursuivre de manière conventionnelle par l’ajout des différentes couches requises.
Dans le cas présent, les chercheurs ont fabriqué des cellules en silicium amorphe hydrogéné (a-Si:H). Elles ont en dernier lieu été recouvertes d’un
polymère de protection sur lequel un feuillet de transfert
transparent et conducteur de chaleur (qui sert à transporter la cellule) a été fixé.
Dans un deuxième temps, les éléments produits (toujours rigides à ce stade) ont été plongés dans de l’eau à température ambiante. Une légère traction continue a alors été exercée
sur le feuillet de transfert, ce qui a facilité la pénétration de l’eau
entre la galette et le
nickel, jusqu’à ce que ces deux couches se séparent. Les cellules ont ensuite été sorties de l’eau puis chauffées à 90 °C. Elles pouvaient alors être collées n’importe où à l’aide d’un adhésif double face (ou d’une autre colle), car elles sont souples. Le feuillet est retiré une fois l
’unité productrice d’électricité en place. Détail intéressant, les galettes de dioxyde de silicium peuvent être nettoyées puis réemployées pour la fabrication de nouvelles cellules.
Au final, les cellules photovoltaïques à couches minces ont présenté un
rendement de 7,5 % sur leur substrat rigide et le même après avoir été collées sur un support souple. L’objectif est donc atteint ! Selon les chercheurs, cette technique de transfert fonctionnerait également avec des substrats en
verre et pour d’autres
types de cellule, par exemple celles composées de cuivre, d’
indium, de gallium et de sélénium (CIGS) qui ont un meilleur rendement (record de 20,3 %).
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