Nature & Environnement : Le réchauffement, une 'vaste plaisanterie' ?A force d'entendre vérités et contre-vérités sur le
réchauffement climatique, on ne sait plus qui croire. Quelles hypothèses
sont les plus vraisemblables ? Nous nous sommes plongé dans ce dossier
"chaud" pour vous aider à y voir plus clair.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]1. Réchauffement : peut-on parler d'une 'imposture climatique' ?Il faut reconnaître qu'il existe une
certaine incertitude chez les scientifiques du mondeentier concernant les causes précises et conséquences du changement climatique. On peut
regretter le point de vue radicalne faut pas tomber dans l'excès inverse. de quelques personnalités écologistes qui laissent peu de place au
débat contradictoire. De là à parler "d'une vaste plaisanterie" ou d'une
"imposture climatique" (Claude Allègre), il
Il faut
se méfier autant des thèses catastrophistes trop faciles et culpabilisantes, que de la
"théorie du complot" qui
verrait les lobbys écologiques internationaux infiltrer la communauté
scientifique dans une lutte effrénée au pouvoir.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]2. Les climato-sceptiques se renforcent : VRAIEn mars 2010, une étude de l'institut américain Gallup a confirmé la
montée du scepticisme vis-à-vis du réchauffement climatique :
48% des Américains sondés se sont dits persuadés que
les discours sur les dangers du réchauffement climatique sont exagérés
contre 41% l'année dernière et 31% en 1997. Les deux tiers pensent que
ce phénomène ne va pas bousculer leur existence. Et ils ne sont plus que
50% à rendre l'homme responsable des désordres de la planète.
Ce scepticisme ambiant trouve des échos en Europe et en France, avec le
récent livre de Claude Allègre, accentué par les erreurs du GIEC.
L'hiver rigoureux cette année en Europe et en Amérique du Nord a conduit certains à remettre en cause l'idée d'un réchauffement.
Pourtant 63% des Européens estiment toujours que le réchauffement climatique "est un problème très grave" (sondage Eurobaromètre déc. 2009).
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]3. Les scénarios du GIEC sont-ils fiables ?Afin de prévoir les évolutions du climat, le groupe d'experts du
GIEC (ou IPCC en anglais) a planché depuis plus de dix ans sur des scénarios
fondés sur des hypothèses.
Au départ sérieuses,
ces hypothèses ont été entachées d'erreurs qui ont décrédibilisé l'organisme et ses partenaires.
Cela dit, il faut se méfier des raccourcis trop rapides, tous les
travaux du GIEC ne sont pas vains. Cet organisme, qui a essuyé de
violentes critiques ces dernières semaines, doit mettre plus de rigueur
dans son fonctionnement et de transparence pour étayer ses rapports sur
des faits incontestables. Son prochain rapport est prévu pour 2014...
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]4. Le climategate jette le discrédit sur les travaux des climatologuesCe que la presse anglo-saxonne a baptisé
"climategate", suite au
piratage d'emails de climatologues en novembre 2009, sème le trouble sur les travaux issus de certains laboratoires et du
GIEC :
des
chiffres avant publication ont été manipulés, un graphique sur
l'évolution des températures du dernier millénaire a été tronqué pour ne pas montrer que l'augmentation des températures précédait celle
du CO2.
C'est d'autant plus dommage que les décideurs mondiaux ont
besoin de données fiables et que les négociateurs climatiques ont déjà
tendance à prendre des libertés avec les chiffres.
Rappelons cependant que les publications scientifiques critiques ont
elles-mêmes accumulé les approximations et les erreurs. Le climat est
décidément une science complexe.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]5. Les institutions internationales travaillent dans le même sens : FAUXLa conférence mondiale sur le climat qui a eu lieu à Copenhague fin 2009 a été un échec. Les pays les plus polluants (Chine, USA, Russie, Inde...) ont fait
valoir des arguments économiques pour éviter de nouvelles contraintes.
Les institutions internationales -
GIEC, PNUE, ONU, etc. - sont
conscientes du problème global mais leurs experts restent sous le feu
croisé des influences des pro et anti-climat.
Cela dit,
le sommet de Bali en février dernier a vu des avancées : 60 pays, dont la Chine, les Etats-Unis et les 27 membres de l'UE, ont présenté à l'ONU des engagements individuels de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
But : limiter le réchauffement mondial à 2°C en moyenne en 2020. Les
gouvernements présents ont reconnu que ''la refonte du système
institutionnel global s'avère nécessaire pour gérer les questions
climatiques et environnementales."
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]6. Climat : une opportunité pour lever des impôts nouveaux ?La lutte contre les effets du bouleversement climatique et le développement des énergies nouvelles réclament des fonds.
La tentation des dirigeants des pays occidentaux, spécialement ceux dont
l'équilibre budgétaire a été mis à mal par la récente crise économique
et financière, est grande de
profiter de la situation pour lever de nouveaux impôts "vertueux".
La
facilité est de faire appel en priorité au contribuable plutôt que d'affronter les corporatismes (industrie, agriculture, transports...) les plus polluants.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]7. Changement climatique : combien ça coûte ?Agriculture, viniculture, tourisme, santé... "tous les secteurs
d'activités français vont être touchés par le changement climatique /
.../
cela se chiffre pour la France à plusieurs milliards d'euros par an",
a annoncé l'Observatoire national sur les effets du réchauffement
climatique (ONERC).
En particulier en raison des bouleversements météo,
des épidémies, etc. Faut-il le croire ? Ces estimations ont été
calculées sur la base des scénarios du GIEC. Pourquoi avancer de tels
chiffres ?
Aucune certitude pour l'instant si ce n'est que le changement climatique en cours, s'il s'aggrave, aura des conséquences économiques sérieuses.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]8. De gros enjeux sont sur la table : VRAIDe gros enjeux économiques poussent à
minimiser le rôle de l'homme dans le réchauffement climatique et par conséquent celui des activités les plus polluantes.
Plusieurs
enquêtes sérieuses publiées dans la presse anglo-saxonne ont révélé que
les thèses "sceptiques" ont bénéficié des
largesses financières de multinationales pétrolières, profitant du doute laissé par la faiblesse de certaines études sur le réchauffement.
En 2010, les débats autour du changement climatique ont dépassé le stade
scientifique pour prendre une tournure nettement plus politique et
orienter les opinions publiques. La guerre entre "pro" et "anti" climat
ne fait que commencer. Elle s'annonce longue.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]9. Certaines mesures anti-réchauffement posent problème : VRAI· Le développement des
agrocarburants occupe des surfaces agricoles allouées à l'alimentation humaine ou des animaux ou encourage la
déforestation.·
L'énergie hydroélectrique, par ses nombreux barrages,
bouleverse la nature et des populations entières (Chine...)
·
L'énergie nucléaire, bon élève pour sa faible
contribution au réchauffement, poserait de multiples problèmes si elle
était généralisée (coût, déchets radioactifs, sécurité des sites, etc.).
·
La compensation des émissions carbone, organisée en marché, a montré qu'elle pouvait engendrer
les mêmes dérives spéculatives que les produits financiers.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]10. Les hommes sont-ils responsables ?C'est le cœur du débat entre écologistes convaincus et
climato-sceptiques de tous poils. Le
GIEC affirme dans son 4ème rapport
(2007) que
la probabilité pour que le réchauffement climatique depuis 60 ans soit d'origine humaine est de plus de 90 %.
Ses opposants remettent en cause cette hypothèse expliquant l'évolution
du climat par des phénomènes naturels (activité du soleil...) et
pointant du doigt l'incertitude des prévisions.
Une chose est sûre :
la pollution des sols, des eaux et au fond des mers, la déforestation sont signées de la main de l'homme. "Difficile de croire que ces actions n'ont pas d'incidences sur le
fonctionnement de la planète". Encore faut-il être capable de mesurer
cela sur des bases fiables pour pouvoir mettre en place des mesures
"d'adaptation".
En France, l'opinion publique reste convaincue : 2
Français sur 3 estiment "qu'il faut modifier nos modes de vie pour
limiter le réchauffement climatique'' (étude ADEME en 2009).[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]11. Le climat global de la planète se réchauffe ? VRAIS'il est un point sur lequel la communauté scientifique internationale s'accorde c'est bien celui-là :
la moyenne des températures du monde entier augmente. Même si certains spécialistes préfèrent parler de "changement" ou de
"bouleversements" climatiques plutôt que de réchauffement. Claude
Allègre, pourtant très critique en
France, ne remet pas en cause ce
constat.
En revanche, les controverses fusent pour évaluer l'importance
du
rôle des activités humaines dans ce phénomène.Attention : il s'agit d'une tendance globale sur l'ensemble de la planète,
ni uniforme ni continue.
Cela n'exclut pas de
fortes disparités : l'Arctique se réchauffe plus vite qu'ailleurs et on assiste à des
fortes chutes des températures dans certaines parties du monde.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]12. Les séismes sont plus fréquents ? VRAI & FAUXLes
"événements extrêmes" dont parlent les météorologues ne semblent
plus exceptionnels, mais réguliers.
Comme ces derniers mois : tremblements de terre en Haïti, au Chili et
au Japon, tempêtes violentes en Europe et sur la côte est des
Etats-Unis, inondations...
Pour autant le centre de recherches de
Météo-France relativise : "Le lien entre le réchauffement climatique et
la fréquence ou l'intensité des tempêtes reste une
question ouverte."
Et de rappeler que si certaines observations concernant l'intensité des
cyclones en Atlantique par exemple ou la remontée des tempêtes vers
l'Europe semblent se confirmer,
on ne sait pas encore si elles sont dues à la variabilité naturelle du climat ou au réchauffement climatique.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]13. Les glaciers et les calottes glaciaires fondent : VRAIDans de nombreux coins "froids" du globe, la banquise fond (Arctique)
et les glaciers reculent. Cela semble correspondre à un réchauffement climatique
sans que cette hypothèse puisse être confirmée :avant l'ère industrielle du XIXème siècle certains glaciers ont amorcé leur retrait et le recul de la mer de glace à Chamonix a laissé découvrir des
restes humains du Moyen-Age.Il
ne faut aller trop vite et conclure comme le
GIEC (groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat), suite à une
erreur, que les glaciers de l'Himalaya allaient disparaître en 2035...
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]14. Si les glaciers fondent, les mers vont s'élever de 80 m : FAUXComme souvent dans ce type de débat, il faut éviter de
trop généraliser et de lancer des prévisions fantaisistes.
Si la température terrestre et maritime augmente, le niveau des océans
s'élève.
Quelques dizaines de centimètres suffisent pour menacer les
terres basses. C'est déjà le cas dans certaines
îles du Pacifique. Des
polémiques vives portent sur les
dangers que courent les terres prises sur la mer (aux Pays-Bas par ex.).
Si l'image du glaçon qui fond dans le verre d'eau sans le faire déborder
a marqué les esprits, elle masque une partie de la réalité. Les causes
de la montée des eaux sont multiples, due aussi à la dilatation
thermique des océans et à la modification des régimes de précipitations,
certaines régions devenant plus arides et d'autres beaucoup plus
arrosées.
Les premiers "réfugiés climatiques" ne sont pas une invention
de journalistes.15. Pour approfondir le sujet·
30 idées reçues sur l'environnement· Calculez votre empreinte écologique !· Les effets du réchauffement climatique sur la santé
Mais aussi :
· La définition du réchauffement climatique par Wikipedia· Explications sur les risques du réchauffement climatique sur le site de Futura-sciences.com· Comparatif des thèses des pro et anti-réchauffement sur le site du Figaro
· En savoir plus sur le "climate gate"· Le site des experts climat de la NASA (en anglais)Source : S.Planet.fr