Une huile mystérieuse englue les oiseaux marins en Angleterre[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals s'est occupée de centaines de guillemots de Troïl retrouvés sur les plages du sud de l'Angleterre. Ils étaient enduits d'une pellicule de fluide visqueux, leurs ailes étaient collées à leur corps. Certains étaient morts. On ne connaît ni l'origine ni la composition de cette sorte d'huile.En Angleterre, les oiseaux sont atteints d’un mal obscur. Des centaines d’individus ont été retrouvés sur les
plages du sud de l’île, certains morts, d’autres en mauvais état. Tous étaient englués : ils étaient recouverts d’une sorte d’huile visqueuse et inconnue. Un épais mystère règne donc autour de cette nouvelle pollution.Le
guillemot de Troïl ressemble à
un petit manchot. Il mesure environ 40 cm et vit principalement en haute mer, même s’il lui arrive de rejoindre les côtes durant les périodes de reproduction.
Grégaire, il
pêche en groupe, peut plonger à 30 m de profondeur et se nourrit de petits
poissons de bancs. Une activité qui le rend particulièrement sensible aux
nappes de pétrole et autres substances visqueuses, car il peut confondre la
lumière réfléchie par les étendues huileuses et celle renvoyée par les écailles d’une multitude de poissons.
La côte sud de l’
Angleterre est frappée depuis quelques jours par une pollution qui n’avait jusqu’alors jamais été répertoriée. Des centaines d
’oiseaux marins, pour la plupart des
guillemots de Troïl, ont été retrouvés enduits d’une substance encore non identifiée, le long des plages situées entre
Weymouth et
Torquay. La substance a littéralement englué et astreint au sol ces
espèces voyageuses.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le guillemot de Troïl, également appelé guillemot
marmette, se tient debout à la façon d’un manchot. Il excelle dans la chasse sous l’eau, ce qui le rend vulnérable lors de marées noires.Certains oiseaux ont été retrouvés morts, d’autres très affaiblis. D’après la
Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals (RSPCA), la plupart d’entre eux avaient les pattes abîmées. Au premier abord, les oiseaux semblent juste mouillés, humides, mais en regardant de plus près, on s’aperçoit que leurs
plumes sont collées au corps. Ils sont donc incapables de se nettoyer seuls. La majorité des individus retrouvés a été recueillie au
West Hatch Animal Centre de
Taunton, mais des animaux ont aussi été trouvés et nettoyés dans
le Hampshire et
le Sussex.
Les guillemots sûrement encrassés par les polluants des cargosLe produit – une huile minérale raffinée – n’a pas encore été identifiée. Elle est probablement issue d’un composé industriel, largué par un cargo. Toutefois, il n’y a pas eu de rapport
d’événement de pollution dans la zone maritime anglaise. La
Maritime and Coastguard Agency a alors envoyé d’elle-même un
avion de prospection, mais malgré les vues aériennes, rien n’a été détecté.
Déterminer la source d
’émission relève d’une mission impossible. La zone maritime anglaise est un chenal de quelque 50.000 km
2 alors que la nappe visqueuse rejetée ne devait sûrement pas dépasser les 2 km
2. Cela revient à chercher une aiguille dans une botte de foin.
Récemment, un cas de déversement d’
huile de palme a aussi été rapporté. Il avait affecté les oiseaux marins et les côtes, mais la source de n’avait pas été identifiée, bien que l’on soupçonne le lavage de citernes des gros cargos d’en être à l’origine.
Simon Boxall, du
National Oceanography Centre de
Southampton, a
suspecté que cette espèce d’huile engluée pouvait également provenir de
cargos. Les premiers temps, il pensait qu’il s’agissait d’huile de
palme, la piste des
hydrocarbures ayant été immédiatement évincée.
Les premières analyses n’ont toutefois montré aucune trace d’huile de palme. Qu’elle ait été larguée accidentellement ou consciemment par un cargo, cette substance laisse planer le mystère, tant sur sa nature que sur sa provenance.
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