Viande de cheval : les retraits se multiplient !!! par Even VALLERIE

Viande de cheval : les retraits se multiplient !!!






Les distributeurs français retirent les surgelés
pouvant contenir du cheval roumain à la place du boeuf. Findus va
attaquer son sous-traitant. L'importateur fait l'objet d'une enquête.

Des produits Findus et de marques distributeur

L'affaire des produits surgelés contenant de la viande de cheval au
lieu de la viande de boeuf s'est encore étendue hier. Les groupes
Auchan, Casino, Carrefour, Cora, Monoprix et Picard ont annoncé de
nombreux retraits de produits de marques distributeur susceptibles de
contenir du cheval au lieu de boeuf. Il s'agit de lasagnes, cannellonis,
spaghettis bolognaise, moussaka et hachis parmentier. Système U a
annoncé des retraits de produits Findus et de deux produits de marque
distributeur. Leclerc et Intermarché ont retiré les produits Findus
concernés dès vendredi.

Le sous-traitant approvisionne seize pays européens

La société Comigel, à l'origine des plats cuisinés, approvisionne
Findus - qui sous-traite certains plats cuisinés - mais aussi de
nombreux autres clients pour leurs marques distributeur. Ses plats
cuisinés sont distribués dans seize pays européens. L'affaire a débuté
en Grande-Bretagne, d'où Comigel a été alerté d'un « problème » sur la viande. La société a aussitôt prévenu les autorités françaises.

Londres maintient les importations de viande

En Grande-Bretagne, où la viande de cheval relève d'un tabou
alimentaire, Anne McIntosh, une députée conservatrice, a réclamé, hier,
un moratoire sur les importations de viande en provenance du reste de
l'Union européenne. Ce qu'a écarté pour l'instant Owen Paterson, le
ministre de l'Environnement, soulignant que « nous n'avons pas de preuve que les produits incriminés représentent une menace pour la santé humaine ».

Un circuit complexe passant par la Roumanie

Benoît Hamon, le ministre de la Consommation, a révélé, samedi, un
mécanisme commercial complexe associant des traders à Chypre et aux
Pays-Bas, un producteur en Roumanie et un importateur en France, la
société Spanghero (voir infographie). « Nous verrons,
mercredi, les premiers résultats de l'enquête et notamment si
l'entreprise française Spanghero savait si elle achetait du cheval ou si
elle a été trompée », annonce le ministre.

Spanghero a indiqué avoir acheté de la viande de boeuf « origine
Europe ». L'entreprise annonce qu'elle se retournera contre le
fournisseur roumain s'il « s'agissait bien de cheval ».

Les professionnels roumains se défendent

En Roumanie, les professionnels défendent déjà leur secteur d'activité. « J'ai du mal à croire qu'un abattoir roumain ait pu livrer du cheval sous l'étiquette de boeuf », a déclaré le président du Syndicat de l'industrie alimentaire, Dragos Frumosu.

Selon lui, l'importateur français était obligé de vérifier la qualité de la viande. « S'il
n'a pas protesté lors de la réception en constatant que c'était du
cheval et pas du boeuf, c'est que soit il était complice avec le
producteur roumain, soit il a changé l'étiquette après », estime-t-il.

Le groupe Findus porte plainte pour fraude

Findus Nordic va déposer une plainte contre la société Comigel et ses
fournisseurs pour fraude et non-respect des dispositions
contractuelles. Comigel estime, de son côté, « avoir été bernée » et va « demander réparation ». Bruno
Le Maire, l'ancien ministre de l'Agriculture, a pour sa part réclamé
une amélioration de l'étiquetage. Le gouvernement annonce qu'il tiendra,
cet après-midi, une réunion de crise avec l'ensemble des acteurs de la
filière. Marisol Touraine, ministre de la Santé, estime que « l'on est plus face à une fraude qu'un enjeu sanitaire ».





Even VALLERIE.


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