dunemars1 Admin
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| Sujet: Les océans ont-ils un avenir ? Par Par Loïc Chauveau Mar 7 Juil - 21:04 | |
| Les océans ont-ils un avenir ? Lors de la conférence sur le climat "Notre avenir commun" le biologiste Jean-Pierre Gattuso a présenté la première étude sur l’impact du réchauffement climatique sur la biodiversité et les écosystèmes des océans. Inquiétant.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Une tempête dans le Finistère. INITIATIVE. Quand des physiciens rencontrent des biologistes, cela donne une publication dans Science et une présentation à l’Unesco devant des centaines de chercheurs spécialistes du climat de la conférence "Notre avenir commun". Jean-Pierre Gattuso a présenté mardi 7 juillet 2015 le travail d’une vingtaine de scientifiques du monde entier réunis dans "l’initiative Océans 2015". Considérant que les océans sont les grands oubliés des négociations climatiques, ce groupe a décidé d’analyser le futur de ces masses d’eau qui recouvrent 80% de la planète. C’est ainsi que Jean-Pierre Gattuso, biologiste à la station océanique de Villefranche-sur-Mer a relié ses compétences avec celles de Laurent Bopp, spécialiste de la physique de l’atmosphère et des océans au Laboratoire des Sciences du climat et de l’environnement (LSCE/CNRS).Un scénario souhaitable à +2°C, un autre, catastrophique, à +4°CIl faut cette mise en commun pour pouvoir comprendre comment l’impact physique du réchauffement global altère la vie marine. "Les océans absorbent 93% de la chaleur émise en excédent par l’homme ainsi que 28% du CO². Les eaux se réchaufferont de 1,2 à 3,2°C d’ici 2100 et vont s’acidifier, le pH diminuant de -0,14 à -0,4 unités" résume Laurent Bopp. L’originalité du travail c’est donc d’avoir marié ces données physiques aux effets biologiques sur les animaux et végétaux marins ainsi que sur des "services écosystémiques", c’est-à-dire des utilisations du milieu par l’homme comme la pêche ou le tourisme. "Nous avons ensuite évalué les dommages qui seraient causés selon deux scénarios du GIEC, l’un contenant la hausse des températures à 2°C en 2100, l’autre à plus de 4°C ou aucun effort n’est entrepris par les hommes pour réduire les émissions" poursuit Jean-Pierre Gattuso. Ce qui a donné le tableau suivant :[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Dans le cadre d’une hausse de 2°C, qui impose un énorme effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre, des risques de dommages majeurs apparaissent malgré tout. Principalement touchés, les coraux tropicaux et les bivalves figurent en orange sur la première colonne. Les températures des eaux affectent la santé des coraux tandis que l’acidification des océans empêche d’ores et déjà les bivalves de construire leurs coquilles de calcaire.Toutes les espèces seront touchéesSERVICES. Dans l’ensemble, les impacts sur les écosystèmes restent modérés. Ce n’est pas le cas dans le scénario le plus émissif. "Presque tous les organismes étudiés par l’initiative Océans 2015 (coraux, ptéropodes, poissons, krill, etc.) auront à faire face à des risques de dommages très élevés, tel que des mortalités massives et d’importants déplacements d’espèces" assure Jean-Pierre Gattuso. La pêche, l’aquaculture, le tourisme seront gravement affectés alors que le poisson représente pour l’homme 11% de ses apports en protéines. L’étude prévoit même des impacts forts sur les pêches tropicales dès le milieu de ce siècle. "Au regard de l’étendue des changements attendus, aucun pays n’est à l’abri, ce qui fait de cette question un enjeu mondial, au-delà des classiques divisions entre pays riches et pauvres" prévient Alexandre Magnan, chercheur à l’Iddri et co-auteur de l’étude. Les scientifiques tirent donc quatre conclusions de leurs travaux. L’océan est un acteur clé du changement climatique et l’avenir de l’humanité dépend de sa santé. Les impacts du réchauffement climatique sur l’océan sont déjà détectables. Les efforts de réduction des émissions sont indispensables et doivent être entrepris immédiatement. Enfin, les options de précaution, d’adaptation et de réparation des milieux deviennent moins nombreux et moins efficaces au fur et à mesure que la concentration en CO² dans l’atmosphère augmentera. Avertissements transmis aux négociateurs de la COP21 à Paris en décembre 2015.Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]_________________ [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] | |
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