dunemars1 Admin
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| Sujet: Des nanotubes de carbone plein les poumons ! Par Loïc Chauveau Ven 23 Oct - 21:41 | |
| Des nanotubes de carbone plein les poumons !Pour la première fois, une analyse prouve que ces nanomatériaux encombrent les bronches d'enfants asthmatiques d'Ile-de-France. Ils proviennent de la dégradation des pots d’échappement.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Les chercheurs ont prélevé des poussières sur des pots d’échappement catalytiques de voitures.
PARTICULES. Prenez 69 jeunes asthmatiques âgés de 2 à 17 ans. Obtenez de leur famille l’autorisation de leur faire des lavages broncho-alvéolaires et d'en prélever des échantillons pour diagnostiquer de possibles maladies cachées par les symptômes de l’asthme. Examinez les macrophages alvéolaires ainsi obtenus par différentes techniques (microscope électronique à transmission à haute résolution, sous spectroscopie raman et à rayons X et sous microscopie à infrarouge). Vous obtiendrez ainsi un instantané de la composition des particules fines inférieures à 2,5 microns (PM2,5) présentes dans les poumons. Et là... surprise ! Dans ces amas, émergent de nombreuses tiges rectilignes de 10 à 60 nanomètres de diamètres et de plusieurs centaines de nanomètres de longueur (un mètre est égal à 1.000.000.000 nanomètres) : des nanotubes de carbone. Des «objets » très peu naturels, dont la provenance industrielle fait peu de doute... et qui proviennent des pots catalytiques des voitures. Voilà qui n'est pas une bonne nouvelle pour la santé publique !C'est le Laboratoire d’étude des techniques et instruments d’analyse moléculaire (LETIAM, IUT d’Orsay) qui, pour la première fois, est entré ainsi dans l'intimité des particules insérées dans les poumons. Pour établir précisément l'origine de ces nanotubes et réaliser ces images, les chercheurs ont prélevé des poussières sur des pots d’échappement catalytiques de voitures ainsi que sur des fenêtres situées au deuxième étage d’un immeuble donnant sur la très passante route nationale traversant Antony (Hauts-de-Seine) et sur celles du cinquième étage d’un immeuble d’une rue paisible de Nanterre (Hauts-de-Seine). Ils ont ensuite fait subir à ces échantillons le même examen selon les mêmes protocoles que les tissus humains. Et la comparaison des clichés publiés ce mois-ci par EBioMedecine ne laisse place à aucun doute. Ce sont bien les nanotubes de carbone composant les pots catalytiques qui se retrouvent dans les poumons humains sans presqu’aucune altération ! Et les 69 échantillons analysés ont tous révélés leur présence dans les poumons. Jusqu'alors, leur présence avait uniquement été détectée dans l’air intérieur de maisons à Houston (Texas), sur des toiles d’araignées en Inde et dans des carottes de glace polaire. Jamais encore chez l'humain.Un risque sanitaire encore inconnuFULLERENES. Comme la découverte vient d’être effectuée, les scientifiques sont, pour l'heure, bien en peine d’évaluer la toxicité de ces nanotubes sur la santé humaine. Rappelons cependant que selon l’OMS, l’exposition plus générale à long terme aux particules fines (PM2,5) augmente le risque de maladies cardiovasculaires et respiratoires, de diabète et de cancer du poumon tandis que les expositions de court terme provoquent maladies respiratoires et asthme.La santé publique est d'ailleurs un domaine dans lequel ne s’aventure pas Fathi Moussa, directeur de LETIAM : "Nous ne sommes pas spécialiste de la pollution de l’air, mais des fullerènes, ce qui explique nos liens avec l’Université Rice à Houston qui a collaboré à cette étude". Découverts en 1985 par trois chercheurs de Rice qui obtinrent pour cela le prix Nobel de chimie 1996, les fullerènes sont des molécules de carbone en forme de ballons de football émises lors de combustions de biomasse ou d’éruptions volcaniques. C’est à partir des fullerènes qu’a été initié le processus de fabrication des nanotubes de carbone. Ce sont donc les outils de mesure et d’étude de ces nano-objets qui ont été mobilisés pour un objectif environnemental. "Nous suggérons ainsi d’initier des études de toxicité de ces matériaux qui pourraient provoquer des inflammations pulmonaires d’autant que –bien que les teneurs en nanotubes soient basses- leur forme et leur longueur peut permettre de former des agrégats d’autres polluants. Le LETIAM va continuer à travailler sur cette question" poursuit Fathi Moussa.A la Rice University, Lon Wilson, co-auteur de l’étude, se déclare surpris "que ces nanotubes constituent le composant majeur de cette pollution carbonée" Et d’en tirer une conclusion désabusée : "L'ironie de l’histoire, c’est que quand nous travaillons sur des nanotubes de carbone, nous portons des masques de protection pour éviter exactement ce que nous voyons dans ces échantillons !".Source : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] _________________ [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] | |
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