Et non, ça ne sera pas pour faire le plein des voitures volantes, mais pour ravitailler en fuel des satellites en orbite. On vous explique.
Faire le plein à 36 000 km d’altitude. Pour assurer certaines télécommunications, comme les téléphonies, les chaînes de télévision ou la transmissions de données en temps réel, l’homme a besoin de satellites dits « géostationnaires » qui sont en orbite autour de la terre. Pour fonctionner, ces appareils ont besoin de carburant. Quand ils n’en ont plus, ils sont placés dans ce qu’on appelle « l’orbite cimetière » et finissent leurs vies ici en gravitant pour l’éternité sur cet axe. Mais à l’avenir, il y aura des stations-services dans l’espace capable d’aider les satellites à prolonger leur espérance de vie tout en restant à 36 000 kilomètres d’altitude. Et c’est là qu’intervient Orbit Fab, une entreprise qui s’apprête à déployer des « dépôts de carburant » dans l’espace. La startup fondée en 2018 à San Francisco espère lancer une première « station-essence » cette année. Pour faire le plein à l’une de celles-ci, les satellites auront besoin d’un port de ravitaillement standard (une grosse prise spéciale, en gros) mis au point par Orbit Fab. D’après les premières images dévoilées par la startup, ces dépôts de carburants de l’espace auraient comme des mini-réservoirs détachables qui viendraient se greffer à un satellite en orbite pour lui transférer de l’énergie.
Un petit pas pour l’homme, un grand pour les satellites. La première société qui devrait utiliser ces stations-essences s’appelle Astroscale. Cette dernière s’occupe de la maintenance et de la prolongation de vie des satellites de télécommunication en orbite grâce… à l’utilisation d’autres satellites. En 2026, Astroscale compte lancer en orbite LEXI, un appareil qui aura pour mission de prendre soin d’autres satellites en orbite (par exemple le contrôle de l’altitude, la gestion de l’élan, la correction d’inclinaison ou encore la relocalisation). Pour fonctionner, LEXI aura besoin de fuel (plus précisément de Xenon, un carburant spécifique). Et pour faire le plein, ces satellites iront s’approvisionner dans les stations d’Orbit Fab. Il s’agit d’ailleurs du seul système existant. À terme, on peut imaginer que n’importe quel opérateur de satellites géostationnaires (du moins ceux équipés du port de ravitaillement Orbit Fab) pourra se ravitailler via l’une de ces stations-essences de l’espace.
Gravitation. Orbit Fab espère que sa solution permettra de conserver certains satellites en état de marche – au lieu d’en envoyer d’autres pour les remplacer – et qu’elle aidera ceux en fin de vie à entrer dans « l’orbite cimetière » en toute sécurité. Si l’on conçoit l’intérêt d’un tel système, les contours de ce projet restent encore flous, notamment parce que les dépôts de carburant dans l’espace n’existent pas encore. Cela n’empêche pas l’entreprise d’afficher son ambition. Elle envisage, d’après un communiqué de presse, d’envoyer des dizaines de dépôts sur la prochaine décennie. Crédits photos : @Orbit Fab