Jacques Rougerie, architecte de la mer réputé, est à l'origine de ce projet.
Notre globe est recouvert à 70% d'océans et pourtant nous ne connaissons pratiquement rien de ce milieu. Le pionnier Jacques-Yves Cousteau fût le premier à s'y être intéressé et à lancer des missions à bord de son célèbre Calypso. L'architecte Jacques Rougerie est loin d'être un novice en matière d'architecture marine. Voilà trente ans qu'il conçoit des maisons sous-marines en tout genre. Il conduit depuis plusieurs années un projet de station marine mobile capable de se déplacer au gré des courants marins, SeaOrbiter. Cet impressionnant vaisseau des mers permettra à des scientifiques d'observer et de comprendre ce monde qui nous est si étranger et qui pourtant nous nourrit et régule le climat de la Terre. L'étendue de sa biodiversité est encore très largement méconnue des biologistes.
SeaOrbiter se veut à la fois un projet scientifique et à la fois un projet pédagogique pour sensibiliser la jeune génération au monde marin.
Cet incroyable vaisseau des mers pourra accueillir en permanence 18 membres d'équipage, essentiellement des scientifiques de tout bord, afin de mener de nombreuses recherches. - Découvrir le milieu marin et approfondir les connaissances sur les espèces marines et l'étendue de la biodiversité. - Comprendre l'implication des océans dans la régulation du climat de la Terre. Il existe de nombreux échanges atmosphère-océan qui ne sont pas sans conséquence sur le climat. Les océans servent également de stock géant de CO2 ; son étude est cruciale à l'heure du réchauffement climatique - Mener des recherches sur la physiologie et la psychologie humaine en milieu confiné et extrême. De futurs astronautes pourraient séjourner à bord pour s'entraîner avant leur séjour dans le cosmos où les conditions sont similaires.
Jamais aucun humain n'a pu mener une expédition sous-marine de cette ampleur.
Jacques Rougerie a imaginé un appareil de 51 m de haut dont une partie est émergée (20 m) et une autre immergée (30 m) afin d'effectuer les observations sous-marines nécessaires.Quelques données techniques
Dimensions Longueur totale : 31 m Longueur de la coque : 10,35 m Largeur totale : 23,80 m Largeur de la coque : 6,12 m Conception Matériau de la coque : aluminium Propulsion Principale : dérive dans les courants marins Appoint : deux propulseurs électriques Vitesse : 4 nœuds (équivaut à 7,4 km/h) Equipage Capacité d'accueil : 18 personnes dont 8 aquanautes en saturation.
Des aquanautes pourront mener des expériences en immersion totale.
L'originalité de cette structure "SeaOrbiter" se situe dans l'assemblage de deux modules, l'un pressurisé placé sous le niveau de la mer et un autre mis sous pression atmosphérique placé en dehors de l'eau. Pour la première fois, des hommes et des femmes pourront séjourner et observer en continu le monde silencieux des océans. Pas si silencieux que ça, puisque les scientifiques pourront enregistrer les sons émis par les organismes marins et propagés par l'eau. Les tests actuels menés en Norvège se déroulent sans accro. Le navire épouse parfaitement son environnement et ne bouge nullement même si l'océan est déchaîné. Une parfaite symbiose s'opère.
Le module émergé de "SeaOrbiter" est destiné à la navigation et à la communication.
Les 20 mètres de l'appareil placé au-dessus de l'eau sont dédiés aux communications et reçoivent les équipements de navigation. Ce module sous pression atmosphérique comprend : Des antennes de communication. Une grue. Un pont situé à 13,20 m de haut pour permettre une observation panoramique. La salle des machines placée à 6 mètres de hauteur de sorte à être hors de portée des vagues. Un centre de plongée doté d'un caisson de décompression et de matériels de plongée. Le centre de contrôle se trouve à 3 m de haut. Il est chargé de la navigation du navire, de son bon positionnement dans les courants marins et de la gestion des potentiels obstacles. Les réserves et les chambres froides sont à 50 cm au-dessus de l'eau.
Le laboratoire ainsi que le centre panoramique d'observation sont totalement immergés.
La partie placée sous l'eau est totalement pressurisée ; elle mesure près de 30 m de haut et abrite : Les quartiers du capitaine ainsi que les quatre cabines individuelles VIP, mais aussi le centre multimédia. Les invités pourront observer le spectacle féérique du monde marin à 2 m de profondeur. Sous 4,5 m d'eau, le laboratoire scientifique permettra l'analyse immédiate d'échantillons et de données récoltés sur place. Un immense observatoire servira aussi au recensement de la biodiversité marine. A ce niveau, il y aura des couchettes pour huit membres d'équipage. Les cuisines, les réserves de nourriture mais surtout le gigantesque observatoire panoramique se situeront à 7 m de profondeur. Ils seront le foyer du navire où les membres d'équipage se retrouveront. Un sas permet l'accès à la zone pressurisée depuis l'atmosphère ; un hangar d'équipements sous-marins se trouve à proximité. Les aquanautes séjourneront dans cette espace placé sous 9,35 m d'eau. Les couchettes des aquanautes sont juste en-dessous de leur foyer à 11 m de profondeur. Une énorme plate-forme de stabilisation comprend les réserves de fuel ainsi que les ballastes. Le lest contribue au maintien de la structure.
La Méditerranée sera le lieu de la première mission de SeaOrbiter.
A l'heure actuelle, le prototype "Sea Orbiter" est en phase de tests et en cours de validation des protocoles opérationnels. Le grand saut pour la plate-forme scientifique est prévu en 2011. Elle effectuera une dérive en Méditerranée, puis direction le célèbre courant atlantique, le Gulf Stream et enfin les courants du Pacifique et de l'océan Indien. Pour le moment, les appels d'offres d'un budget de 35 millions d'euros ont été lancés pour la construction de "SeaOrbiter". Ce projet est soutenu par le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo avec le Grenelle de la mer. Il est le fleuron de la technologie moderne à la française.
Vidéo de présentation de SeaOrbiter
Découvrez en images de synthèse le fabuleux projet de station scientifique de Jacques Rougerie, "SeaOrbiter".
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Un architecte de talent
En matière de constructions sous-marines, Jacques Rougerie est loin d'être un novice. Depuis plus de trente ans, cet amoureux de Jules Verne puise son inspiration des océans. Il est à l'origine de nombreux projets tels que le futur musée archéologique d'Alexandrie en Egypte ou encore la cité océanique d'Abu Dhabi. Vivre sous les océans, voilà le leitmotiv de Jacques Rougerie. Dans ses idées de vaisseaux ou de villes sous-marines, l'homme se mue en véritable capitaine Némo. L'objectif est d'élaborer des édifices capables d'accueillir des hommes tout en respectant l'écosystème marin et en se fondant dans la masse océanique. Qui n'a jamais souhaité un jour explorer le monde marin, voire y vivre ? Imaginez, vous vous levez aux chants des baleines et regardez la splendeur de leur ballet. Un rêve que souhaite réaliser Jacques Rougerie pour l'humanité.Consultez le site de Jacques Rougerie