Les Chroniques du Jour : ça s'est passé un....27 FévrierÉvénements27 février 1531 : Naissance de la Ligue de SmalkaldeLe 27 février 1531, différentes principautés et villes d'Allemagne constituent à Smalkalde, en Thuringe, une ligue destinée à tenir tête à l'empereur
Charles Quint. Les ligueurs, tous
protestants de confession luthérienne, entendent avant tout préserver leur liberté religieuse. Pour cela, ils ne craignent pas de solliciter l'aide du très catholique roi de France.
Après la paix de Crépy-en-Laonnois conclue en 1544 avec
François 1er, l'empereur décide d'en finir avec la ligue. Il met au ban de l'Empire ses deux chefs, l'Électeur Jean-Frédéric de Saxe et le landgrave de Hesse. Après une victoire des troupes impériales à Mühlberg, en Saxe, le 24 avril 1547, le landgrave fait sa soumission tandis que l'Électeur est déposé et remplacé par son rival Maurice de Saxe.
Malgré ce succès,
Charles Quint va devoir se résigner par le
recès d'Augsbourg à la division religion de l'Allemagne.
27 février 1594 : Henri IV est sacré à ChartresLe 27 février 1594, le roi de Navarre
Henri de Bourbon est sacré à Chartres et devient roi de France sous le nom d'Henri IV, après s'être converti au catholicisme. C'est la fin des guerres religieuses entre catholiques et protestants qui ont tourmenté une génération de Français...
suite de l'article
27 février 1844 : Naissance de la République dominicaineLe 27 février 1844, quarante ans après l'indépendance d'
Haïti, la population créole de la partie orientale de l'île, de langue espagnole, profite d'une
grave crise politique pour s'émanciper.
C'est ainsi que naît la
République dominicaine (República Dominicana), aussi appelée
Saint-Domingue (Santo Domingo), du nom de sa capitale. D'une superficie de 49.000 km2, elle occupe les deux tiers de l'île d
'Hispaniola.Au contraire de sa voisine, la nouvelle république s'ouvre très largement à l'immigration européenne (à l'époque du nazisme, elle sera le seul pays du Nouveau Monde à ouvrir ses portes aux juifs européens).
Ses premières années d'existence sont marquées par des coups d'État et une grande instabilité politique. En mars 1861, Saint-Domingue étant menacée d'invasion par Haïti, le président Santana remet ses pouvoirs à l'ancienne métropole, au gouvernement de Madrid. Cas unique d'un État qui revient librement à son ancien statut de colonie. L'indépendance est restaurée en 1865 au terme d'une brève
guerre de Restauration.
Suite à une banqueroute, en 1905, les États-Unis prennent le contrôle des finances publiques. Leurs troupes occupent même le pays de 1916 à 1924, comme à la même époque,
Haïti !
L'instabilité politique prend fin avec la prise de pouvoir du colonel
Rafael Trujillo en 1930. Il restera à la tête du pays, avec le titre de
Bienfaiteur (
« Benefactor »!), jusqu'à son assassinat le 30 mai 1961. Sous sa férule et celle de ses successeurs,
Saint-Domingue va accomplir des progrès notables en économie (agriculture, tourisme) comme dans le domaine social.
Aujourd'hui, les Dominicains, au nombre d'environ 10 millions, jouissent d'un niveau de vie très supérieur à celui des Haïtiens (aussi nombreux).
27 février 1848 : Ouverture des Ateliers nationauxLe 27 février 1848, le jeune gouvernement de la IIe République prend la décision d'ouvrir des Ateliers nationaux pour donner du travail aux chômeurs. Cette mesure se révèle coûteuse et inefficace. Qui plus est, les chantiers deviennent des foyers d'agitation révolutionnaire.
Lorsque l'Assemblée nationale décide en désespoir de cause de les fermer, le 20 juin 1848, les ouvriers s'insurgent.
La répression est sanglante. Elle consacre la rupture entre la République et la classe ouvrière.
Victor Hugo dénonce la fainéantise
Le débat parlementaire du 20 juin 1848 sur les Ateliers nationaux donne au député
Victor Hugo l'occasion d'un bel effet de tribune, inattendu dans sa bouche :
«Les ateliers nationaux sont un expédient fatal. Vous avez abâtardi les vigoureux enfants du travail ; vous avez ôté à une partie du peuple le goût du labeur, goût salutaire qui contient la dignité, la fierté, le respect de soi-même et la santé de la conscience. À ceux qui n'avaient connu jusqu'alors que la force généreuse du bras qui travaille, vous avez appris la honteuse puissance de la main tendue ; vous avez déshabitué les épaules de porter le poids glorieux du travail honnête, et vous avez accoutumé les consciences à porter le fardeau humiliant de l'aumône. Nous connaissions déjà le désœuvré de l’opulence, vous avez créé le désœuvré de la misère, cent fois plus dangereux pour lui-même et pour autrui. La monarchie avait les oisifs, la République aura les fainéants (...).
Cette fainéantise fatale à la civilisation est possible en Turquie, en Turquie et non pas en France. Paris ne copiera pas Naples ; mais, jamais Paris ne copiera Constantinople ». 27 février 1856 : Martyre d'Auguste ChapelaineAu milieu du XIXe siècle, en France, après la tragédie révolutionnaire, l'Église catholique bénéficie d'un
afflux croissant de vocations et beaucoup de jeunes prêtres sont envoyés comme missionnaires en Extrême-Orient par les
Missions étrangères de Paris. Parmi eux,
Auguste Chapdelaine.
Ce prêtre d'origine normande est arrêté par les autorités chinoises du Guangxi, soumis à la torture et exécuté le 27 février 1856, à 42 ans. Son supplice est largement évoqué par la presse française. Le gouvernement impérial de Napoléon III va en prendre prétexte pour s'associer à l'Angleterre dans une nouvelle guerre contre la Chine. Ce sera la
« Seconde guerre de l'opium ».27 février 1933 : Incendie du Reichstag
Le 27 février 1933, à Berlin, le
Reichstag, siège du Parlement allemand, prend feu, sans doute à l'initiative des
SA nazis, commandités par Hermann Göring. Un demi-fou communiste Marinus van der Lubbe est cependant accusé du forfait.
Adolf Hitler, chancelier depuis moins d'un mois, en prend prétexte pour interdire aussitôt le KPD (
Kommunistische Partei Deutschlands, parti communiste allemand. 10.000 personnes proches du parti ou opposants avérés aux nazis sont internées dans les nouveaux camps de concentration.
Dès le lendemain est promulgué un
«décret pour la protection du peuple et de l'État» qui suspend les libertés fondamentales, donne des pouvoirs de police exceptionnels aux Régions (
Länder) et met fin à la démocratie !...
suite de l'article27 février 1943 : Cri d'amour dans la Rosenstraße
Le 27 février 1943, les nazis raflent à Berlin les derniers Juifs de la ville. Il s'agit pour la plupart d'hommes mariés à des femmes de souche
« aryenne ». Ils attendent dans un bâtiment de la
Rosenstraße d'être déportés dans un camp d'extermination. Mais leurs épouses vont obliger le pouvoir à faire marche arrière...
suite de l'articleC'est sa fête :
HonorineHonorine vivait à l'époque romaine dans le pays de Caux. Cette vierge fut martyrisée en raison de sa foi chrétienne et son corps fut jeté à la Seine puis recueilli et inhumé à Graville. En 876, ses reliques furents transférées à Conflans, un port en aval de Paris (aujourd'hui, Conflans-Sainte-Honorine, Yvelines). Elle devint alors la patronne des bateliers.
NaissanceErnest Renan27 février 1823 à Tréguier - 2 octobre 1892 à Paris
Ernest Renan, issu d'une famille traditionnelle de Bretagne, perd la foi en suivant les cours du séminaire de Saint-Sulpice, à Paris.
Poursuivant des études de philosophie et de lettres, il élabore un système de pensée positiviste qu'il expose dans
L'avenir de la science (1848) et dans son
Histoire générale et système comparé des langues sémitiques (1855), un ouvrage aux relents antisémites.
Renan fait aussi scandale en 1862 avec sa leçon inaugurale au Collège de France, au cours de laquelle il présente Jésus comme simplement un
«homme incomparable». Il publie ensuite plusieurs ouvrages d'histoire religieuse qui lui valent une renommée sulfureuse, notamment une
Vie de Jésus(1863).
Affecté par la
défaite de 1870,
Renan se rallie en 1877 à la
IIIe République dont il devient avec
Victor Hugo l'une des gloires tutélaires. Il se fait le chantre d'une France idéale et quelque peu irréelle, débarrassée de ses doutes et de ses conflits.
Sa personnalité originale combine une sensibilité de poète avec une rigueur de positiviste et un humour de philosophe. Il dénonce la
vision qui a cours en Allemagne d'une nation fondée sur les liens du sang et de la langue. Lui-même présente la nation comme un
«plébiscite de tous les jours» fondé sur le
«culte des ancêtres»,
«la possession en commun d'un riche legs de souvenirs» et
«la volonté de continuer à faire valoir l'héritage qu'on a reçu indivis». Les Français de son époque pouvaient se reconnaître dans cette définition.
Voir : Qu'est-ce qu'une nation ?DécèsFélicité de Lamennais19 juillet 1782 à Saint-Malo - 27 février 1854 à ParisPrêtre en 1816,
Félicité de Lamennais plaide pour une stricte séparation de l'Église et des pouvoirs séculiers dans son journal
L'Avenir. En 1834, dans son livre
Paroles d'un croyant, il manifeste une vision proprement révolutionnaire de l'Évangile. Député d'extrême-gauche en 1848, il meurt en refusant les sacrements de l'Église.
Voir : Paroles d'un croyantSource : http://www.herodote.net