Grandir ou se reproduire, la vipère d’Orsini a appris à faire la part des choses[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La vipère d'Orsini alterne une année où elle ne fait que grandir et une année où elle se reproduit.La vipère d'Orsini, une espèce rare, protégée et menacée
d'extinction en France, possède une stratégie de reproduction originale. Elle alterne une année de reproduction avec une année au cours de laquelle elle ne se reproduit pas. Après une analyse de données récoltées pendant 30 ans, une équipe de chercheurs du laboratoire Ecologie et évolution, du Centre de recherche en écologie expérimentale et prédictive (
CNRS/ENS) et de la Sorbonne vient de faire une étonnante découverte sur
la vipère d'Orsini : ce petit serpent insectivore possède un mode de reproduction pour le moins original.
Pour en apprendre davantage sur cette espèce rare,
protégée et menacée d'extinction en France, des scientifiques ont étudié, depuis le début des années 80, 160 femelles tout au long de leur vie (12 ans en moyenne).
C’est ainsi que les chercheurs ont découvert que dans cette population, une femelle adulte alterne avec une grande
régularité les années de reproduction et de non reproduction.
Autrement dit, elle ne se reproduit qu'une année sur deux. Publiée sur le site de la revue
Functional Ecology, l’étude montre qu’avec une reproduction tous les deux ans seulement, les femelles peuvent stocker des graisses et se concentrer sur leur propre croissance qui reste possible tout au long de leur vie et qui influe sur leur fécondité.
En effet, plus une vipère est grande, plus elle peut avoir de petits. Ainsi, après une année consacrée à son développement, la femelle concentre toutes ses ressources sur la reproduction. Le taux de succès de la reproduction est alors très élevé et l'impact physiologique immédiat sur les mères est réduit. De fait, contrairement aux autres espèces chez lesquelles les femelles apparaissent très amaigries après la mise-bas, la stratégie de la
Vipère d'Orsini lui permet de produire une portée de qualité sans en être particulièrement affectée.
Ajouté à cette découverte, la mise au point d’un modèle mathématique a confirmé que la sélection naturelle pouvait effectivement favoriser un comportement alternant ainsi les années de reproduction et les années de croissance.
"Ces travaux pourraient permettre d'expliquer de nombreux autres cas de reproduction par intermittence chez d'autres espèces animales et végétales", estime ainsi le
CNRS dans un communiqué.
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