Diable de Tasmanie : le génome séquencé pourrait aider à sauver l'espèce [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Des chercheurs australiens ont séquencé pour la première fois le génome du diable de Tasmanie afin de mieux comprendre comment se développe le cancer transmissible responsable de la disparition de l’espèce. C’est un pas en avant pour la sauvegarde d’une espèce extrêmement menacée mais également pour la compréhension du fonctionnement de nombreux cancers. Des chercheurs de
l'Australian National University ontséquencé pour la première fois
le génome du diable de Tasmanie, une espèce petit à petit décimée par les ravages d’un
cancer transmissible qui se traduit par la propagation de tumeurs faciales.
L’animal, popularisé par le personnage "Taz" dans la célèbre série animé des Looney Tunes, est en réalité un petit
marsupial
carnivore de la taille d’un petit chien. Le spécimen est confiné en
Tasmanie, une petite île australienne située à 240 kilomètres au large de la côte Sud-Est de l’île principale.
Le cancer responsable de la disparition des
diables de Tasmanie a été identifié et décrit pour la première fois en 1996. Cette forme rare de dégénérescence cellulaire engendre la formation de tumeurs qui se développent et grandissent autour de la bouche de l’animal jusqu’à ce que celui-ci finisse par mourir de faim ou d’asphyxie. La maladie contagieuse se transmet d’un
marsupial à l’autre par le biais des morsures que ceux-ci s’infligent entre eux pour de la nourriture.
Selon les estimations,
le cancer aurait décimé en 15 ans 80% de la population des diables de Tasmanie qui pourraient définitivement disparaître d’ici quelques décennies.Les résultats de la cartographie du génome de l’espèce, publiés dans la revue
PLoS Genetics, révèlent qu’au niveau
génétique les tumeurs évoluent très lentement, ce qui les rend plus facile à
étudier et, éventuellement, donne un moyen de trouver comment les contrer.
Pour l’heure, l’équipe en charge des travaux a constaté des lésions significatives sur quelques chromosomes des marsupiaux atteints de tumeurs.
"Un (chromosome) en particulier, a été complètement détruit, ce qui signifie que les gènes ne sont pas dans un ordre approprié" souligne à
Reuters Janine Deakin, directrice du projet de recherche. Cette découverte ouvre la voie à de nouvelles possibilités d’investigation.
Des applications également pour la recherche sur les cancers de l’HommeLa nouvelle étude promet également de grandes perspectives sur la compréhension de la façon dont les cancers humains évoluent.
"Le processus de développement du cancer des diables de Tasmanie est similaire à celui des cancers qui affectent les humains mais se déroule beaucoup plus lentement" explique Janine Deakin. Elle conclut :
"Dans les cancers qui touchent l'Homme, les changements se produisent si rapidement qu’il nous est impossible de nous pencher sur les mécanismes à
la base de leur développement. En revanche, nous pouvons le faire avec le diable de Tasmanie".
Découvrez en images les diables de Tasmanie sur MaxisciencesSource : Maxisciences.com